Face à l’espace Trouin-Le Corbusier, il y a une vache. Si ! Vous ne l’avez pas remarquée ? J’ai voulu la voir de plus près, et l’autre matin j’ai débarqué chez Michel, armée de mon appareil photo.
Il revient juste d’emmener l’un des deux ânes au pré, et m’invite à entrer dans la maison. Les seuls animaux que je verrai sont… des poissons. Même pas un chat à l’intérieur. La déco est composée d’objets anciens qui doivent tous provenir d’une ferme. Je m’assieds à la grande table et il m’explique son association, car la fermette de Michel en est une, une association loi 1901, dont le but est d’offrir un support éducatif à un public d’enfants, et d’adultes, en vue d’établir des liens entre les animaux et les hommes.
J’énumère les activités de l’association : anniversaires avec les mamans (L’assurance couvre 50 gamins), vente de lait, d’œufs et de divers produits comme le miel. Vente de volailles vivantes, de poussins, de petits lapins, de canards. Pour les fêtes de Noël, Michel vous propose pintades et canards. Des vraies, élevées au grain ! Pour tous ceux qui cherchent des produits « bio »…
Puis Michel ouvre un classeur qui contient tous les certificats concernant ses animaux. J’inventorie : deux ânes, deux cochons nains, des brebis, des chèvres, des lapins, des poules, des coqs, des oies, bref toute la basse-cour, et il y a même un bassin avec des poissons. Et une vache.
C’est la vedette de la ferme, il faut dire qu’une vache en Provence, ce n’est pas courant. On rencontre plus souvent des chèvres et des moutons. Je meurs d’envie de la voir de plus près, cette vache. Michel sourit : on va la sortir de l’étable. C’est la première fois que j’en côtoie une d’aussi près, elle suit docilement l’âne que Michel emmène au pré, hochant la tête à chaque pas.
Je continue ma visite, et je questionne Michel : comment se débarrasse-t-on du fumier ? Je vois qu’il est stocké dans une benne. Une fois par semaine, il est évacué vers Aubagne.
Les chèvres m’amusent, une en particulier, parce qu’elle est « assortie » au bouc. Roméo et Juliette. Et tous les animaux portent des boucles d’oreilles ornées de chiffres, preuve de leur suivi sanitaire.
Je remarque soudain que la vache… n’a pas de cornes ! Michel m’explique qu’il ne veut pas courir le risque qu’un enfant soit blessé. D’ici peu, sa vache ne donnera plus de lait, car début janvier, un petit veau va venir au monde. Il rejoindra le troupeau de Mazaugues.
Elle vient d’un élevage du Cantal, ce n’est pas un animal à la réforme. C’est une Montbéliarde, dit-il, une race du Jura. Mais pourquoi une vache ? C’est une longue histoire, sourit Michel. C’et Madame Leblanc qui lui en a glissé l’idée. Elle devait y tenir beaucoup, car elle a ajouté « Comme ça tu penseras à moi quand tu boiras son lait ! ». Madame Leblanc est partie sans retour, et voilà comment notre Montbéliarde est devenue provençale.
Je demande à Michel la consommation journalière d’une vache, et la réponse me surprend :
1 botte de foin
5 kg de carottes
5 kg de granulés (bouchons de luzerne)
5 kg d’avoine cassée, et si on la met dans un pré, elle va brouter l’herbe toute la journée, et ne refusera pas le pain dur à l’étable.
Et elle boit ? Elle boit 100 litres d’eau par jour.
Je me demande comment la fermette est perçue par les riverains. Michel m’assure qu’aucun ne s’en est jamais plaint, et que les enfants viennent souvent « voir la vache ». En entendant les cocoricos dans le quartier, je comprends pourquoi…
Vous l’avez compris, Michel est passionné par les animaux, et passe ses journées à s’en occuper. La fermette est propre, les cabrettes sont bien peignées, soignées de près, il s’occupe même de la mise bas des chevrettes et des brebis.
Et si vous cherchez une tondeuse, Michel vous en prêtera une à quatre pattes. La condition étant que votre propriété soit clôturée, et la piscine inaccessible à la tondeuse.
Quoi d’autre ? Demandez à Michel !
La fermette de Michel
Bd de la Quille
83640 Plan d’Aups Sainte Baume
04 42 04 91 54
Plume d'Oie